Le concours organisé par 2G propose de développer le projet Venice Lagoon Park afin de réhabiliter la vision urbaine de la lagune en tant que réseau de communications et d’habitats, dans une hypothèse de re-colonisation du territoire de la lagune et d’une décentralisation et une atomisation d’un programme d’usages.
Pour nous, il s’agit de re développer une ville (une vie, un habitat) constellaire, dans un milieu saumâtre.
Le projet consiste à redéfinir les lieux des échanges aqueux et les lieux des échanges humains pour en augmenter la qualité. En intégrant la donnée de la montée globale des eaux, il est aussi d’accompagner dans le temps le déplacement de ces différents lieux et de leurs qualités.
Pour redessiner un habitat constellaire en milieu saumâtre, on redonne une dimension viable à l’espace saumâtre ; on instaure un dialogue (une partition) entre les espaces de l’eau (des marées) et les espaces émergés (de l’homme). La constellation se déplace ainsi vers les terres : pour se constituer avec les noyaux urbains existants et perdurer dans le temps malgré la monté des eaux. Cela forme le nouveau territoire de la lagune
Pour cela :
On exploite le potentiel des réseaux chenaux/canaux pour constituer un réseau de communication commun aux différents types d’espaces de la marge.
On ouvre la terre aux fluctuations du milieu saumâtre. Un nouveau type d’espace apparaît (celui de l’incertitude, une marge nécessaire pour bien vivre les évolutions du climat). Le transport aquatique prend le relais du transport terrestre. On recule le canal de sept kilomètres pour voir venir la montée des eaux et constituer la nouvelle constellation dans l’espace de la marge.
On constitue, ou on déclanche la constitution, de terres émergées, dans toute l’épaisseur de cette marge, du plus avancé vers la mer au plus reculé dans les terres.
Des interventions architecturales ponctuelles (prototypes) complètent les structures existantes repérées (routes /digues, digues / canaux).Elles permettent d’anticiper la formation des futurs socles hors d’eau et d’inventer des rapports inédits entre les divers espaces d’habitats. Ces interventions dessinent les seuils qui sont les espaces de contact lisibles entre les différents états lagunaire actuels et à venir. Ils constituent la charpente du projet d’anticipation.