Le projet se situe à Morzine, dans le quartier historique du Pied de la Plagne. Il s’agit d’une reconversion d’une ancienne ferme en une villa locative de standing.
La ferme existante date de 1840 ; elle est pastillée par la commune comme représentant un intérêt patrimonial d’architecture traditionnelle.
L’enjeu du projet, percer le moins possible l’aspect conservé d’un bardage enveloppant l’ensemble de la ferme existante, tout en laissant passer la lumière au cœur de la bâtisse, est relevé en utilisant la technique traditionnelle de la découpe décorative des lattes de bois et en l’appliquant à la façade sous forme d’ajourage du platelage.
Un motif simple de découpe des lattes d’épicéa est utilisé, en accord avec les moyens de découpe de l’artisan menuisier local.
Appliqué à la façade, et un peu à la manière des lattes disjointes de la ferme permettant de ventiler autrefois les foins, ces fentes laissent percer la lumière. Ce travail du bois est aussi une manière d’alléger l’uniformité du bardage qui sera mis en œuvre en lui donnant plus d’épaisseur, plus de richesse. Une manière de signifier que l’ensemble du volume est dorénavant habité par l’homme.
Afin de laisser percer la lumière à l’intérieur du corps de la ferme, le projet développe un espace principal libre en croix, qui récupère une lumière filtrée du bardage ajouré, en évitant de recourir à de grandes baies vitrées trop visibles. Le reste de l’espace intérieur est occupé par les quatre chambres, les alcoves-couchages donnant sur l’espace principal et la cuisine. Ces quatre ensembles de plus fortes intériorités occupent les quatre angles du volume, ils sont identifiés par leurs noms aux monts avoisinants : « les Hauts-forts », « Mont chery », Rocs d’enfer » et « pointe de Nantaux ».